Rayons et cellules
Lorsque l’on ouvre l’enveloppe, les gâteaux de rayons sont empilés les uns sur les autres avec un espace entre chacun permettant la circulation incessante des ouvrières entre les rayons. De même, un espace entre le bord des rayons et l’enveloppe permet aux ouvrières de changer d’étage. Les rayons sont composés de cellules hexagonales ce qui a été mis en place lors de l’évolution pour interdire toute perte de place et maximiser le rendement en ouvrières. On obtient ainsi une structure abritant une très grande population tout en étant très compacte. Les rayons peuvent facilement atteindre 20 à 30cm de diamètre pour un nid de Vespula. Au total, de 20 000 à 30 000 cellules peuvent être recensées dans un grand nid. L'image des cellules ci-dessous laisse deviner la capacité de production d'un guêpier de Vespula :
Rayons exposés (image 1) et cellules (image 2) d'un nid souterrain de la guêpe germanique Vespula germanica déterré en fin de saison
Rayons superposés visibles après élimination partielle de l'enveloppe (Dolichovespula media) ; la taille des rayons est dégressive et les alvéoles des rayons inférieurs sont plus larges car elles permettent l'élevage des sexués
Disposition naturelle "tête vers le bas" du guêpier partiellement ouvert
Les gâteaux de cellules sont soudés entre eux par des colonnettes et des jonctions en papier. Lorsqu’un nouveau rayon est commencé, un pilier est construit entre les cellules du rayon supérieur. Au bout de celui-ci, des cellules sont édifiées et pour l’agrandir les ouvrières ajoutent sans arrêt de nouvelles alvéoles sur la périphérie du rayon grandissant. De nouvelles colonnes seront ajoutées régulièrement sous ce rayon afin de renforcer la fixation entre les 2 étages ainsi formés. Pour renforcer le centre de ce rayon, le pilier initial est élargit en « mur » quitte à condamner certaines alvéoles.
Piliers de soutien (image 1) et jonction centrale (images 2 et 3) entre rayons chez le frelon asiatique Vespa velutina nigrithorax
Autres images de l'agencement des piliers entre les plateaux chez Vespa velutina nigrithorax
Ceci peut conduire à certaines aberrations : si ces cellules sont occupées en particulier lorsqu’elles sont à l’état de nymphe, les guêpes construisent la jonction sur l’opercule du cocon. Si l’opercule n’est pas complètement recouvert, l’imago pourra sortir. En revanche si le pilier formé emmure l’opercule, la jeune guêpe sera prisonnière et mourra dans sa cellule faute de pouvoir se libérer.
Jeune ouvrière du frelon asiatique Vespa velutina nigrithorax restée prisonnière sous un pilier lors de la nymphose