Structure du nid de guêpes

      Sauf pour le genre Polistes qui fait un rayon unique sans enveloppe (abordé en dernière page de cette rubrique), l’aspect général d’un guêpier est une boule si aucun obstacle n’a gêné son développement. Pour la plupart des espèces, une entrée unique se trouve en bas de cet édifice (Vespula, Dolichovespula, Vespa crabro). Chez le frelon asiatique Vespa velutina, l’entrée est située sur le coté du nid.

                                  

Allure générale et zoom sur l'entrée d'un nid aérien de la guêpe des buissons Dolichovespula media

      Nous avons déjà vu les grands types de papiers disponibles selon les espèces (chapitre I). Ici nous ne nous attarderons que sur le détail de ce papier. Durant la phase précoce de construction du guêpier, seule la fondatrice apporte le matériel de construction. Par conséquent, la source de fibres de bois est souvent unique ce qui donne une couleur uniforme au nid. Par la suite avec l’arrivée des premières ouvrières, chacune trouvera une source ce qui donnera des nuances de couleurs. Chaque bande correspond à l’apport d’une boulette par une ouvrière ce qui donne une idée du travail considérable accomplit et de la quantité de main d’œuvre. Lorsqu’elle est travaillée, la bande de papier fraichement construite est humide. Elle sèche rapidement au contact de l’air ambiant (quelques minutes suffisent selon la température de l’air: 10-15min à 30°C).

 

Travail et détail du papier chez Dolichovespula media (une couleur équivaut à un apport par une ouvrière)

Il arrive que les guêpes raclent les fibres de bois sur un support coloré (vieux banc peint en vert par exemple) ce qui donne ceci :

Aberration de couleur sur un apport de fibres à la surface de l'enveloppe du nid présenté

      L’enveloppe d’un guêpier en fin de saison est composée d’une multitude d’écailles de papier superposées et soudées entre elles ce qui donne des poches d’air. Celles-ci jouent un rôle important dans la thermorégulation du nid. L’épaisseur qui atteint couramment 5cm rigidifie la structure protégeant efficacement les rayons.

                                   

Multiples feuillets de papier séparés de poches d'air composant la structure de l'enveloppe protectrice

      Lorsque les ouvrières tombent sur un support insécable (grosse branche, caillou) elles l’intègrent dans la structure ou le contourne. Le nid au départ de forme ronde peut alors adopter toutes sortes de formes. Pour les nids dans les arbres comme celui qui est présenté ici, les branches traverse le nid ce qui permet de le rigidifier et de l’ancrer très solidement au support le protégeant du vent. Les feuilles sont découpées et éliminées près des rayons mais pas toujours dans l’épaisseur de l’enveloppe.

 

Branches et feuilles intégrées dans la structure du guêpier participant ainsi à sa solidité

      A la surface de l’enveloppe, de nombreuses aérations sont visibles. Elles permettent le renouvellement de l’air ambiant tout en limitant les pertes de chaleur. Les guêpes les construisent anarchiquement lors de l’extension de l’enveloppe. Lorsque le nid est actif, certaines ouvrières sont cachées dans ces renfoncements à la surface du nid où elles se reposent et assurent une surveillance. Si le guêpier ou son support son secoués, elles seront les premières à fondre sur l’agresseur.

                                  

Détails d'aérations situées sur l'enveloppe du guêpier de Dolichovespula media

Ouvrons l'enveloppe pour découvrir le coeur du guêpier : rendez-vous en page suivante...