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Déclin du guêpier

      Vers le mois de novembre, dès les premiers froids lorsque la température descend au dessous de 7°C, les ouvrières arrêtent de sortir du guêpier. L’ensemble de la colonie n’est plus alimenté et dépérit rapidement. Les larves meurent et sont jetées en dehors du nid par les ouvrières, puis, peu à peu celles-ci n’en ont plus la force et s’engourdissent sous l’effet du froid. On peut ainsi trouver des larves au pied des nids aériens. Pour les nids souterrains, le fond de la cavité abritant le nid devient une immense catacombe. Les ouvrières commencent à mourir à leur tour. La vieille reine, épuisée par son activité de ponte incessante durant l’année vient également à mourir signant définitivement l’arrêt de mort de la colonie. Les mâles qui ne sont pas mort à l’extérieur et qui sont rentrés au nid subiront le même sort ainsi que les quelques femelles sexuées n’ayant pas quitté le guêpier. Les derniers cocons qui éclosent donnent des imagos qui ne seront pas alimentés et dépériront. Pour les nymphes et œufs restant, le froid stoppe le développement, tuant automatiquement tout stade en développement.

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Vieille reine de Dolichovespula media jetée hors du nid par les ouvrières après sa mort en fin de saison

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Charnier sous un nid aérien de la guêpe saxonne Dolichovespula saxonica en fin de saison

      Pour la plupart des guêpes et frelons, les nids sont entièrement détruits en décembre. Chez  le frelon asiatique Vespa velutina qui est particulièrement résistant au froid, il est encore possible de trouver des ouvrières et futures fondatrices vivantes dans le nid en décembre voir début janvier. Attention donc, à ceux qui voudrait récupérer un nid chez eux pour l’observer car dès que celles-ci se réchauffent, elles « ressuscitent » et redeviennent bien actives. Un nid ne resservira jamais une seconde fois l’année suivante. En revanche, le site de nidification peut-être réutilisé 2 années consécutives s’il présente suffisamment de place (surtout vrai dans les zones urbaines). Il arrive alors de trouver un jeune nid près d’un ancien nid parfois d’espèce différente. Chez Polistes, il arrive que le nouveau nid soit fusionné avec un ancien placé juste à coté.

 

Volucelles et nécrophages

      Lors de la phase de déclin, de nombreux parasites et charognards profitent de la manne nourricière que représente le guêpier. Les farouches défenseurs de la colonie deviennent avec les premiers froids des proies faciles pour de nombreux diptères (mouches) qui sont parfois spécialisés dans l’élimination des déchets des nids de guêpes. C’est le cas des volucelles : ces mouches ressemblant parfois aux espèces qu’elles parasitent pondent dans l’épaisseur de l’enveloppe du guêpier en fin de saison. Les larves éclosent et se nourrissent des cadavres dans les catacombes du guêpier. Elles se nymphosent ensuite et les futurs adultes sortent au printemps suivant.

volucelleVolucelle (Volucella zonaria) adulte près de l'entrée d'un nid de frelons européens, l'imitation de couleur est frappante !

oeufs volucelle   larves volucelle

Oeufs et larves de Volucella zonaria trouvées dans un guêpier souterrain de Vespula germanica (Octobre 2012)

      Les jeunes fondatrices en diapause permettent la sauvegarde de l’espèce et la dissémination du génome de la colonie mère. Ainsi, l’histoire recommence encore et encore, rythmée par le fil des saisons…

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