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Nourriture carnée et protéines

      Les guêpes sont des super-prédateurs de la chaîne alimentaire. Elles se trouvent dans une maille supérieure de celle-ci et n’ont pas beaucoup de prédateurs. Les frelons supplantent les guêpes au sein de la chaîne car ils ont encore moins de prédateurs et se nourrissent de celles-ci. La chasse représente donc une part très importante de l’activité des ouvrières. Tous les coups sont permis ce qui donne parfois lieu à des combats spectaculaires. Les fourrageuses volent en rase-motte au-dessus des gazons, lierres, arbustes ; leur bonne vision leur permet de repérer d’autres insectes et de les traquer. Leur comportement lors de la chasse est caractéristique car elles volent assez rapidement s’arrêtant dès qu’une odeur ou qu’un mouvement les interpelle. Lorsqu’une proie est repérée, la chasseuse fonce dessus en écartant ses pattes au maximum (« bras ouverts ») pour assurer la prise. Lorsque l’insecte est petit et qu’il ne représente pas de danger particulier, la guêpe ne le pique pas (pas de gaspillage !) ; elle le mâchouille pour le transformer en une boulette de nourriture qu’elle rapportera au nid. Souvent la guêpe capture la proie en vol et l’emporte quelques mètres plus loin où elle se pose dans la végétation pour la dépecer. Lorsque la proie est plus grosse, la guêpe s’en empare et le couple ainsi formé tombe dans la végétation environnante. Aussitôt attrapé, elle le pique et s’y agrippe (pattes et mandibules ouvertes) le temps que le venin agisse. En général la piqûre est foudroyante mais pour une grosse mouche il faut parfois quelques secondes voir une seconde piqûre. Dès que la victime n’oppose plus de résistance la guêpe la découpe avec ses mandibules pour n’en garder que les parties riches en protéines (thorax, parfois abdomen). Une boulette de nourriture est formée et sera amenée au guêpier pour nourrir les larves.

                               Vespula germanica mouche 1    Vespula germanica mouche 2

Dépeçage d'une mouche après capture chez la guêpe germanique Vespula germanica

                               Polistes dominulus capture    Vespula germanica capture

Dépeçage d'une chenille chez Polistes dominula (image 1) et d'une mouche chez Vespula germanica (image 2)

      Lorsque la guêpe se laisse choir dans la végétation, elle s’agrippe (lorsque cela est possible) avec les pattes libres à la végétation, dans ce cas, la dernière paire de pattes plus longue est souvent utilisée. Les insectes capturés sont divers : chenilles, papillons, mouches, abeilles. Le frelon s’attaque à plus gros : libellules, sauterelles et… guêpes !

capture végétation

Position caractéristique lors de la chute liée à la capture, ici chez la guêpe saxonne Dolichovespula saxonica

Préparation d'un criquet après capture chez le frelon européen Vespa crabro

      Les guêpes sont des opportunistes, il leur arrive de voler des proies piégées dans les toiles d’araignées, écrasées sur le pare-choc ou les rétroviseurs des voitures ou sur le bord des routes... De même, toute source riche en protéine sera exploitée. Ainsi, de la viande ou du poisson cru (charognes) seront utilisés. L’ouvrière coupe alors une pilule de nourriture dans la masse à l’aide de ses mandibules.

                               Vespula germanica opportuniste    Vespula germanica charogne

Ouvrières de la guêpe germanique Vespula germanica sur mouche écrasée et charogne

      Une fois la boulette ramenée au nid, elle est partagée entre ouvrières, mâchouillée à nouveau et distribuée aux larves sous forme semi-solide en échange d’une goutte nutritive « récompense ». La nourrisseuse se promène de façon aléatoire sur les rayons et distribue la becquée à droite à gauche. Les larves n’hésitent pas à signaler leur présence en grattant la cellule avec leurs mandibules pour la stimuler et l’alerter.

guêpe poliste nourriture

Ouvrière de Polistes dominula triturant une proie capturée avant de la distribuer aux larves

          Anecdote : pas folle la guêpe !

Un jour, j’ai observé une ouvrière de Vespula inspectant une bordure de véranda à la recherche d’une proie. Quelques araignées se trouvaient dans l’angle formé par la bordure chacune à l’abri dans un tube de soie ouvert des 2 cotés. La fourrageuse s’approche d’un tube et se met à mordre les pattes de l’araignée qui dépassaient du tube (afin de rester en contact avec la toile en cas de prise). Aussitôt la victime recule au fond de son tube pour se mettre hors de porté de l’agresseur. C’est alors que la guêpe va à l’autre extrémité du tube où se présente maintenant l’abdomen dodu et sans défense de l’arachnide. Un bon coup de mandibules pour éventrer son adversaire et le mâchouillage commence pour former une formidable boulette sans que l’araignée n’ait le temps de se défendre et tout ça… sans une piqûre.

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